Chaque mardi, tous ceux qui le veulent sont invités à participer au repas convivial qui a lieu dans le hall de la Maison. Chacun apporte son repas et sa bonne humeur ou son envie de partager. Une belle histoire, née il y a trois ans…
On a commencé à trois ou quatre, parce qu’on était amis, parce qu’on s’entendait bien. Chacun apportait son sandwich ou on allait l’acheter de concert à la boulangerie de l’avenue de Clichy, tout près. Presque honteux d’investir le hall d’accueil, on installait une table, un peu incongrue, après la messe. Et plutôt que de déjeuner seul chacun chez soi, on discutait, on invitait les petits stagiaires d’un mois, on riait, on apprenait à mieux se connaître. À 14h arrivait Guy avec son lot d’histoires drôles.
Nos éclats de rire ont fini par attirer François, le maître de Maison, qui a commencé par prendre un café, puis s’est joint à nous. Lui est plutôt Monop ou Franprix que boulangerie. Puis les petites du service civique, un peu farouches et intimidées par tous ces gens beaucoup plus âgés, se sont laissé apprivoiser et ont pris l’habitude de venir plus tôt, exprès pour déjeuner avec nous. Il fallait désormais deux tables.
On a mis des affiches pour faire connaître ce déjeuner convivial du mardi. Cela n’a rien donné pendant longtemps, si ce n’est une ou deux personnes habituées de la messe qui restaient parfois. Longtemps, on a proposé en vain aux animatrices du CEPIJE qu’on voyait passer avec leurs pizzas de s’installer avec nous.
Et puis tout s’est accéléré : il y a peu, nos prêtres qui viennent dire la messe à tour de rôle ont pris goût à ce moment, on en a même parfois deux à notre table ! Et un jour, la jonction s’est faite, le CEPIJE au grand complet a débarqué : toute une jeunesse, avec ses habitudes alimentaires différentes ! Ce n’est plus deux tables qu’il faut, mais souvent quatre ou cinq ! Et c’est plus facile de se parler autour d’une table, on se découvre.
Notre modeste pique-nique amical est devenu une institution accueillante, une institution souple. Et la nouvelle se répand : « Il paraît qu’il y a des déjeuners sympas, le mardi, à Ozanam ? Je tâcherai de venir un mardi… »
Valérie Ranson