Deux bougies, un rayon de lumière dans la chapelle recueillie, cinq jeunes adultes prient. Deux autres arrivent et se glissent dans les travées, puis encore cinq, dix…
Ils sont finalement 30 à partager ce moment de prière silencieuse, ponctuée de chants ; trente qui sont venus ce soir après leur journée de travail pour se retrouver, prier, se former et partager à la Maison Ozanam, où ont lieu désormais leurs réunions. Tous n’ont pas pu venir, mais tous sont engagés dans l’un des services de solidarité de la Conférence Saint-Vincent de Paul jeunes de Sainte-Marie des Batignolles : maraudes dans les rues du quartier, café solidaire du samedi, hiver et Noël solidaires, soutien scolaire à la Maison ou à Notre-Dame de la Confiance, visites aux personnes isolées, accompagnement de personnes âgées invalides à la messe le dimanche.
Après la prière et un temps d’enseignement assuré par l’aumônier, le père Vincent, autour d’une grande table, on échange les expériences et les nouvelles, on organise, on lance des appels, on donne des conseils, on partage les joies, on soulève les difficultés : par exemple, comment repérer les personnes isolées que, par définition, personne ou presque ne connaît ? C’est l’occasion pour les quelques nouveaux présents de découvrir les activités et leurs responsables.
C’est bien l’esprit de Frédéric Ozanam, le fondateur des Conférences, qui souffle là : la pauvreté ne prend plus les mêmes formes qu’à son époque, mais la générosité et l’audace des jeunes portés par leur foi demeurent et font des merveilles, sans bruit, mais avec détermination.
Valérie Ranson